Petite soeur
Si t'es comme moi quiquagénaire
Tu restes ma petite soeur chérie
Je souffre avec toi le calvaire
Qui te broie le corps sans répit.
Si parfois nous étions concurrentes
Tu restais tout au fond de mon coeur
La plus jolie, la plus forte, la battante :
T'en as eu dans ta vie des malheurs !
Tel un chêne indestructible
Tu avançais sans faiblir dans la Vie
Mais foudroyée, te voilà, fragile
De la maladie tu es à la merci.
Je t'imagines dans ce grand lit blanc
Moi à des kilomètres de toi
J'ai qu'un désir évidemment :
Te rejoindre, te prendre dans mes bras.
Te bercer alors que la nuit tombe
Sans un mot, communier à ta souffrance,
Pour que s'évanouissent les ombres
Pour que tu reprennes confiance.
Petite soeur, coulent mes larmes
Sur ma joue sans s'arrêter
Je ne veux pas que tu rendes les armes,
Bats toi, reviens, petite soeur aimée.
Si la vie nous donne de vivre
Ces moments d'avant l'ultime séparation
C'est pour que que nous puissions relire
Les années de joies, de chansons.
Car la Vie n'est-elle pas si merveilleuse
Qu'elle me donnât de vivre à tes côtés
Une enfance, une adolescence heureuses
En terre malgache, en toute liberté.
Découvrant la France, nous avons partagé
Des moments de pure connivence :
Nos escapades, nos secrets, nos amitiés ...
Déjà s'éloignait notre enfance
Chacune, avec notre âme de femme,
Une famille, nous avons fondé
Nous soutenant, ravivant la flamme
Lorsque nos vies étaient bousculées.
Ma soeur, ma confidente, mon amie,
Dans mon coeur, ces instants sont gravés.
Et si ton corps devait quitter cette Vie
Ton Esprit sur nous va veiller ...
kaky