Notre Dame des Landes
Vous avez été réveillés en ce 23 novembre
À 6h du matin, lovés dans votre chambre
Vous avez dû sortir car les lacrimogènes
Les yeux vous ont brûlés sans tact et puis sans gêne.
Vous étiez sûr que là, sur ce libre terrain,
On n'vous délogerait pas du jour au lendemain
Puisque ce champ n'était pas encore revendu
Mais face aux policiers, vous étiez dépourvus.
Aveuglés et toussant, vous êtes donc sortis
De la maison en bois fraîchement rebâtie,
N'en croyant pas vos yeux quand ils l'ont écrasée
Vos larmes ont coulé, vous étiez révoltés.
Vous l'aviez rebatie l'espoir renaissant
La lutte continuait, vous ne serez perdants
Que lorsqu'ils auront vraiment pris le dessus
Et aujourd'hui encore la lutte continue.
Quel pouvoir peut ainsi s'attaquer
À des personnes, dans la boue les traîner
Les traquer, les fouiller, user de lacrimos ?
Il n'y eut pas un cri, pas un mot.
Ce coin de landes à jamais sera enterré
Sous du bitume, un tarmac, sans se demander
S'il est judicieux de continuer le projet
Sans autre forme de procès.
C'est ce pour quoi vous vous battez :
Garder intact le bocage déjà fragilisé
Par le remembrement des terres cultivées.
C'est un combat dans la durée.
Braves petits soldats sans armes
Dont le visage sillonné de larmes
Reste sans peur et sans reproche
Et sur lequel l'Espoir s'accroche ...
Aucun ne perdra de son âme
La foi d'un monde sans armes
Sans violence, votre combat
Aura encore plus de poids.
Dans ce petit coin de Terre,
Il est des Hommes se levant, fiers,
Ne reculant pas devant l'adversité.
Notre Dame des Landes sera sauvé.
kaky