Dédicace
Il a porté la main sur toi
Et tu es en plein désarroi.
Tu ne sais s'il faut t'enfuir,
La prochaine fois, çà s'ra bien pire
À l'époque, il était charmant,
Charmeur et même prévenant.
Tu croyais vivre dans un rêve ;
En fait, ce n'était qu'une trêve
Un beau jour, il t'a injurié ;
Devant vos potes, il en a rigolé.
Puis ce fut dans l'intimité
Qu'il s'est permis d'te rabaisser.
Il s'emportait pour des p'tits riens,
Tu n'as pas su y mettre fin.
Tu te disais "çà va passer"
Mais çà n'a fait que empirer.
Injures, menaces, indifférence,
Il usait de sa tout' puissance.
Il te forçait lors des rapports,
Bien sûr, c'était lui le plus fort.
Pour qu'il s'en prenne pas aux enfants,
Tu subissais, serrant les dents.
À tes amis, pas question d'en parler,
T'avais trop honte, t'étais pigée.
Un jour qu'il était énervé,
Devant la porte il t'a laissé.
Avec les enfants sous les bras,
T'as appelé chez ton papa.
T'es revenue à son appel,
Et les coups ont plu de plus belle.
Mais t'as encore serré les poings,
Tu n'pouvais pas partir au loin.
Deux fois, pourtant, t'as atterri
Dans un service où tu as dit
Qu't'étais seul'ment en dépression
Qu'les ecchymoses, c'était "bidon".
Une infirmière s'est alarmée ;
Montrant tes bleus, t'as avoué
Qu'c'était pas dans les escaliers
Qu't'avais bien sûr baledinguer.
Un jour, il a pris un fusil ;
Alors d'la maison, tu as fui.
T'as été alors accueillie
Dans une asso, tu t'es "r'batie".
À tout'les femmes qui ont vécu
De tels drames, n'ont jamais pu
Trouver l'Espoir d'une vie meilleure,
Je voudrais dire qu'est venue l'heure ...
L'heure d'enfin prendre leur destin ;
Sans réfléchir, prendre une main.
Tourner la page, sans un regard.
Aujourd'hui, il n'est pas trop tard.
kakym 24/11/12