Au creux de la nuit
Aveuglants sont les néons
Signalant pourtant notre présence
Aux âmes qui sans but ni raison
Errent dans les couloirs immenses
Au loin le bruit d'une voiture
Crève le silence installé
Ouvrant une porte, un murmure
Sourd d'une chambre ensommeillée
À notre point de rencontre revenant
D'un pas lent, lourdes sont nos paupières
Nous faisons un rapide bilan
"C'est plus calme qu'avant-hier"
Soudain un cri traverse les murs
Quelqu'un appelle dans le noir
Nous n'en sommes pas vraiment sûrs
Mais nous déplaçons pour aller voir
L'homme, les bras et pieds en croix, attaché
Tord, sur le lit, son corps en hurlant
Il nous demande d'avoir pitié
Pour nous, ce n'est pas évident
Il pourrait mordre ou cracher
Si nous ne faisons pas attention
Cet homme là est un danger
Alors de la voix, nous le calmons
L'horloge égraine les heures
Nous avons hâte de nous glisser
Dans des draps frais, quel bonheur !
Après cette nuit désenchantée
Au creux de la nuit, plus un bruit
Ne vient réveiller notre torpeur
Ne pas s'endormir, quel défi !
Nous luttons avec ardeur
Vers les cinq heures du matin
Nous parviennent des chants d'oiseaux
Ils nous rappellent qu'enfin
La relève arrive bientôt